La dépression est une maladie qui a un impact le bon fonctionnement de la mémoire. La dépression se manifeste principalement par une humeur morose (sentiment de tristesse, d’irritabilité, de vide). Elle a de multiples retentissements portant aussi bien sur la mémoire, la forme physique, la vie affective que sociale.
La dépression touche une personne sur six
La dépression est souvent liée au stress. D’où l’expression syndrome anxiodépressif.
On estime que la dépression touche une personne sur six au cours de sa vie. En moyenne dans le monde, 2 à 21 % des individus ont fait ou feront au moins un épisode dépressif majeur au cours dans leur vie – les chiffres les plus faibles se rapportant à la Chine, et les plus élevés sont ceux des pays européens (en particulier de la France).
L’OMS estime que 5 % des adultes souffrent de dépression. La dépression touche davantage les femmes que les hommes.
La personne dépressive, c’est-à-dire qui a des troubles de l’humeur, va se plaindre aussi de troubles de mémoire, du fait des difficultés d’attention de concentration, du ralentissement idéomoteur, d’insomnies. Les troubles du sommeil ont aussi un impact sur le bon fonctionnement de la mémoire, puisqu’ils modifient la qualité du processus de consolidation des informations traitées par le cerveau.
Les structures du cerveau impliquées dans la dépression
Les principales structures du cerveau qui subissent l’impact de la dépression sont situés dans :
- La région avant du cerveau (appelée zones préfrontales)
- La région temporale du cerveau (en particulier celle dénommée hippocampe).
La zone préfrontale est constituée en partie d’une structure dénommée cortex cingulaire. Celle-ci est impliquée en particulier dans la prise de décision, la vitesse de traitement de l’information, la planification l’organisation de stratégies, etc. Bref dans l’attention et les fonctions exécutives
L’hippocampe est situé dans la région temporale du cerveau et elle stocke de façon temporaire les souvenirs, avant de les transmettre à d’autres régions pour un stockage définitif. L’hippocampe est impliqué dans le processus de la mémoire épisodique, (aussi appelée autobiographique) c’est-à-dire, celle qui se rapporte aux événements personnels que nous avons vécus.
Le dysfonctionnement des circuits de la mémoire
Grâce à l’imagerie cérébrale fonctionnelle, les chercheurs en neurosciences ont pu établir un dysfonctionnement des circuits de la mémoire, qui unissent les régions avant du cerveau (les zones préfrontales) et les régions temporales du cerveau (les zones de l’hippocampe).
En outre, une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Sidney, en Australie, dont les résultats sont parus dans la revue Molecular Psychiatry, montre les effets secondaires de la dépression sur le cerveau, et notamment sur la taille de l’hippocampe.
L’étude, faite sur près de 9 000 personnes, montre que chez les personnes atteintes de dépression, la taille de l’hippocampe est plus petite que celle des personnes en bonne santé. Cette différence est encore plus marquée chez les personnes ayant eu des récidives de dépression, ou encore souffrant de dépression chronique.
Il faut toutefois signaler que l’hippocampe, est l’une de ces structures du cerveau caractérisées par une grande plasticité. Il peut revenir à sa taille originale grâce à la thérapie, et à des exercices de mémoire.
Par ailleurs, lorsque les molécules chimiques liées au stress en particulier le cortisol, sont sécrétées de façon élevés dans le cerveau, cela empêche l’hippocampe de fonctionner correctement. Or, si les souvenirs ne peuvent pas être traités par l’hippocampe, leur stockage à long terme est plus difficile. Les souvenirs s’estompent très rapidement.
Les patients déprimés ne possèdent pas suffisamment d’énergie pour organiser les informations à mémoriser. On assiste à un ralentissant de la vitesse de traitement des informations (ralentissement idéomoteur), avec pour conséquence, un déficit dans le recouvrement des souvenirs stockés dans la mémoire.
Les troubles de la mémoire sont variés
Les troubles de la mémoire qui en découlent sont variés :
- Altération de l’attention,
- Difficultés de concentration,
- Difficultés à rappeler spontanément les informations,
- Ralentissement idéomoteur,
- Distorsion de la perception du temps et de la projection dans le futur avec l’impression d’un temps qui s’accélère,
- Troubles des fonction exécutives, c’est-à-dire des difficultés qu’a le cerveau, et plus précisément le lobe frontal, à effectuer deux tâches simultanément. Il devient donc compliqué de raisonner, planifier, se souvenir de certains événements et d’en parler, ou encore de comprendre ce qu’on lit et ce qu’on lui dit, etc.
Passer par des moments de dépression est habituel, mais vivre un état de dépression surtout chronique, fini par entraîner une baisse des performances intellectuelles.
Parfois les traitements médicaux seules ne suffissent pas à améliorer la mémoire et il faut avoir recours à des stratégies cognitives appropriées.
Dr Ettien FélicienMédecin-blogueur
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